CABANES
semestre 1
La cabane est une demeure précaire, éphémère, de petites dimensions, réalisée à partir d’une variété infinie de matériaux. Son statut juridique et son existence sociale sont flous, elle déroge aux catégories et aux normes instituées. Située dans un entre-deux, entre le dedans et le dehors, la cabane est un lieu d’investissement imaginaire et symbolique intense, porteur de contestations des conventions. Objet indiscipliné, elle constitue un espace potentiel contraint par le milieu, les formes et les symboles qui lui sont associés. Un modèle d’adaptation humaine. La cabane est un opérateur intellectuel. Elle permet de penser les expériences que chaque étudiant a pu faire ou imaginer, sur le plan d’un espace psychique ou physique. Contrairement à ce que pourrait laisser croire l’étymologie, les cabanes ne sont pas de « petites maisons » : elles sont sans solutions de continuité avec les architectures dont elles sont supposées être l’origine. Fragiles et singulières, elles sont construites sans plan préconçu. Elles abritent des individus qui ne s’y installent pas, n’y habitent jamais véritablement. (extraits de l’article « "S’encabaner" , art constructeur et fonctions de la cabane selon les âges », Dominique Bachelart, 2012.)
histoire de l’art, dessin-espace, performance, peinture, édition, vidéo, numérique (3D et web), métal, bois, recherches en médiathèque, anglais
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Catherine MELIN
Abraham POINCHEVAL
CO² MON AMOUR
semestre 1
Face à la surchauffe de notre planète, une réalité s’impose : serons-nous en capacité de prévenir la disparition des milieux et des espèces dont fait partie l’humanité ? Quelle place a l’artiste dans une problématique d’urgence planétaire ? Il s’agit de définir les contours d’un ensemble d’actions et de réalisations destinées à promouvoir et diffuser une prise de conscience utile à la sauvegarde du vivant. Un travail préliminaire d’identification et de classification des problèmes environnementaux permettra de définir des actions de réalisations artistiques et de diffusion. Une recherche photographique et plastique sur le thème de la pollution industrielle engendrée par les boues rouges de l’usine de Gardanne confrontera l’étudiant à une analyse de terrain, pour en développer le potentiel visuel. Quel rôle l’image peut-elle jouer dans la crise environnementale ? La photographie peut-elle être un outil critique des réalités contemporaines ? Et dans ce cas, s’agirait-il de devenir un investigateur à la recherche d’une nouvelle narration du monde ? Chaque étudiant sera amené à investir et à explorer ce champ thématique à sa manière. Enfin, la mise en place d’un jardin potager et d’un compost activeront les prémices de solutions envisagées et interrogeront l’espace collectif du champ de la création.
photographie, édition, numérique (3D et web), épistémologie de l’art, Locus Sonus, recherches en médiathèque, anglais
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Ricardo GARCIA
Josué Z. RAUSCHER
CUISINE
semestre 1
À travers les thèmes de la nourriture, de la cuisine et du repas, il s’agit de questionner les rythmes et les rites de création individuels et collectifs, ainsi que d’interroger l’acte de cuisiner comme processus de transformation. Depuis la recherche des produits (potager), jusqu’à la fabrication de plats (processus chimiques), en passant par la construction d’outils, l’élaboration de recettes ou l’écriture programmatique, nous aborderons des notions économiques, politiques et sociales, tout en repensant nos manières de nous nourrir. Nous allons manger des livres, créer et partager des recettes, cuisiner des choses comestibles ou pas, organiser des repas, puis, manger encore. Nous allons aussi penser la sculpture en cut-up, réinventer la cuisine paléolithique, travailler sur une roue chromatique de fruits et légumes, générer une immense paella, écrire sur les vitres de l’école, faire des films comme on prépare un repas, réaliser des tutoriels vidéo, fabriquer une cuisine expérimentale en inventant nos propres ustensiles et outils de création.
Volume, numérique (jeux, programmation et web), esthétique et histoire de l’art contemporain, vidéo, édition, Locus Sonus, performance, recherches en médiathèque, anglais
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Guillaume STAGNARO
Rachel POIGNANT
HYBRIDATION
semestre 1
La figure de l’hybride est partout. À l’origine, elle se définit par un « croisement entre deux variétés, races ou espèces » (Larousse). On la rencontre dans la mythologie et en littérature sous forme de chimères ; en biologie, elle fait partie de l’évolution ; en physique, elle témoigne de la double nature onde-corpuscule de la lumière. En art contemporain, elle peut prendre des formes très diverses, elle peut être sémantique, formelle, technique, etc. L’hybridation pose la question de la classification, de la définition des genres (féminin, masculin, autre) de la taxonomie des espèces (animales, végétales, minérales), de la dichotomie nature/culture, de la réalité et la fiction. Ce projet aborde l’hybridation des formes à travers différents prismes : depuis la photographie avec la symbiose entre les êtres et leurs milieux, dans le champ de la sculpture par les assemblages, avec la vidéo en repensant les notions de temps réversible et irréversible, à travers l’animation et le virtuel en traitant des corps spéculatifs et des corps chimériques, et jusqu’à la technologie, par la création de dispositifs électroniques qui transforment l’activité corporelle en sons.
Mécatronique, numérique (jeux, 3D et web), volume, photographie, esthétique et histoire de l’art contemporain, vidéo, son, performance, recherches en médiathèque, anglais
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France CADET
Douglas Edric STANLEY
D’APRÈS NATURE
semestre 2
Aujourd’hui nous connaissons la dimension construite de la nature, qu’elle soit une description, une peinture, un film, etc. Une représentation est toujours un simulacre, et le réel demeure partout ailleurs. La vision romantique du paysage est brisée en éclats, pourtant nous continuons à rechercher les possibilités d’un paysage impossible. En partant de ce postulat nous allons régulièrement déplacer notre atelier à l’extérieur en renouant des liens avec un territoire proche, en expérimentant différentes formes d’itinérance et d’immersion, à la manière des Field Studies. Il s’agit de passer du cliché à une représentation réfléchie, à une pensée du monde par l’image. À partir de travaux de photographes, de plasticiens, d’auteurs, de penseurs, il s’agit ici d’envisager les possibles représentations du monde en combinant les pratiques et les points de vue. Nous nous appuierons, entre autres, sur les travaux de Luigi Ghirri, Thomas Demand, René Magritte, Tacita Dean, ainsi que sur le roman L’invention de Morel d’Adolfo Bioy Casares, 1940.
Photographie, vidéo, peinture, édition, performance, épistémologie de l’art, numérique (3D et web), recherches en médiathèque, anglais
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Jürgen NEFZGER
Jérémie SETTON
LIBÉRER LES ÉNERGIES CRÉATRICES (en pensant à Corita Kent)
semestre 2
Figure marquante et singulière de l’art américain des années 60-70, religieuse et artiste engagée, Corita Kent (1918 -1985) était aussi une pédagogue passionnée qui s’est attachée, au fil de plusieurs décennies d’enseignement, à faire éclore la créativité de chacun par des exercices et une méthode associant subtilement les notions de jeu et de travail. Libérer les énergies créatrices, en déployer les processus, porter un regard inédit sur ce qui nous entoure et y puiser la matière pour exprimer les idées et les valeurs qui nous tiennent à cœur, telles sont les ambitions auxquelles, à la suite de Corita Kent, le projet se propose de répondre. Il est composé d’une série de sessions de travail intensives de 3 jours, menées par des enseignants ou intervenants différents qui proposent des exercices tirés de l’ouvrage de Corita Kent Learning by heart. Ces propositions, s’inspirant très librement de sa pensée et de son œuvre permettent de pratiquer une multiplicité de médiums et de techniques.
Volume, esthétique et histoire de l’art contemporain, vidéo, performance, dessin-espace, numérique (jeux et web), édition, recherches en médiathèque, anglais
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Jean-Marc ANDRIEU
Camille VIDECOQ
RADIODE
semestre 2
ALe radiophonique est l’ensemble des moyens et techniques réunis pour créer, dans un espace donné, ce qui devra être écouté ailleurs. À l’inverse, lorsque le radiophonique permet l’écoute, à un instant précis, de ce qui a été créé autre part, il est de nature géographique. Le radiophonique opère donc un déplacement au sein du territoire, d’un espace à un autre. On peut concevoir des territoires physiques, sonores ou même psychiques. Comme tout déplacement nécessite des outils permettant d’en établir le déroulement, nous nous intéressons aux différents types d’écoutes, de productions sonores et à la transcription des sons en un ensemble de signes : partitions, cartes, dessins, écriture(s), graphisme. Cette réflexion nous amène à expérimenter les moyens de production sonore via les médias (enregistrements, montages, mixages, audio-walks), mais aussi en développant les notions de flux (streaming, traitements électroniques du son, Sound Pals, improvisations musicales, lectures). Enfin, il s’agit également de penser l’histoire de ce médium, ses transformations technologiques et les enjeux qui en découlent.
Son, esthétique et histoire de l’art contemporain, édition, Locus Sonus, mécatronique, numérique (programmation et web), recherches en médiathèque, anglais
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François PARRA
David POULLARD